Les milieux lorrains
Publié le 15/10/2017
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La Lorraine de part sa position géographique et son contexte géologique se trouve à un carrefour de conditions climatiques et géologiques aboutissant à une multiplicité de milieux, donc à une grande diversité floristique et faunistique.
Les nombreux types de forêts de plaine permettent de trouver un large panel de carabes, de longicornes, de lépidoptères et beaucoup d’autres insectes étudiés par la S.L.E. et ses membres depuis plusieurs années.
Des représentants de cette faune, rares pour la Lorraine comme le Lucane cerf-volant (Lucanus cervus (1)) ou certains longicorne (Plagionotus detritus (2)), côtoient des espèces plus communes comme Carabus nemoralis ou Formica rufa. On peut aussi rencontrer des espèces protégées comme la Leucorrhine à large queue (Leucorrhinia caudalis (3))
Les pelouses calcaires installées sur sol filtrant, le plus souvent sur des sites pentus et exposés au soleil sont encore nombreuses en Lorraine.
Malheureusement, par la régression du pâturage ovin, elles ont tendance à s’enfricher au détriment des invertébrés inféodés à ces zones thermophiles tels que
l’Azuré de la croisette (Maculinea rebeli),
la belle araignée Eresus niger (4)
ou la Mante religieuse (Mantis religiosa (6)), .
Les Hautes-Vosges avec leurs sites tourbeux, leurs pierriers et falaises, leurs hautes-chaumes et leurs forêts dominées par les résineux accueillent des espèces particulières comme la Sauterelle alpine (Polysarcus denticauda) ou la Miramelle fontinale (Miramella alpina (5)) - ou encore la Puce des neiges (Boreus hiemalis, qui n'est pas une puce!), le taupin Ctenicera cuprea ou le Nacré de la canneberge (Boloria aquilonaris).
La Lorraine de part sa position géographique et son contexte géologique se trouve à un carrefour de conditions climatiques et géologiques aboutissant à une multiplicité de milieux, donc à une grande diversité floristique et faunistique. Ainsi les biotopes lorrains les plus intéresssants sont les pelouses calcaires, peu fréquentes dans notre région ; les étangs, les mares, les cours d’eau de toutes tailles depuis les torrents jusqu’aux fleuves tranquilles car la qualité de leur eau dépend de la qualité des terrains environnants ; les tourbières acides d’altitude et les tourbières et marais alcalins de plaine, rares sous nos latitudes ; les forêts humides ou thermophiles, les vallons forestiers froids, les hêtraies et sapinières d’altitude, les prairies de fauche, les chaumes d’altitude et enfin les exceptionnelles mares salées. Les Vosges montagneuses apporteront une richesse patrimoniale à influence nordique, les zones de plaine sont dominées par des influences océaniques, les pelouses calcaires reconstituent des reliques de climat méditerranéen et les prairies, forêts et étangs relèvent dans leur biodiversité d’un climat plus continental.
Il est évident que cette multiplicité d’habitats et de conditions climatiques engendre une multiplicité d’espèces dont nous n’avons encore que de très faibles connaissances quant à leur répartition et leur écologie.
Certains milieux sont maintenant mieux connus que d'autres, ainsi les mares salées ont fait l'objet de très nombreuses études qui ont abouti à démontrer la richesse d'une entomofaune particulière faite de colèoptères, de microlépidoptères et d'hétéroptères inféodés aux zones salées et à leur végétation alors que la mer la plus proche se trouve à 500 km de distance. Le milieu forestier qui est l'une des richesses économiques de la Lorraine a fait l'objet de nombreuses études dont plusieurs à caractères entomologiques. Mais il reste encore beaucoup de données à collecter, et de larges territoires à inventorier pour comprendre et apprécier à sa juste valeur la richesse de l'entomofaune lorraine. C'est ce que cherche la Société Lorraine d'Entomologie avec le concours de tous et du votre si vous le souhaitez.
Crédits photos : P.n.r.L./S.L.E.